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Nouveau livre : "Le jeu de dominos"
Humanité, migrants,
actualité, droits humains et émotion...
Il est sorti !!!!!!!
4e de couverture du livre ...
Une signatureaura lieu à l'espace culturel de RiorgesLes portes de Riorges274 avenue gallieni
le mercredi 6 décembre
de 14 à 18 heures.
Le magasin ne prend aucun bénéfice sur ce titre :
cadeau de Noël solidaire...
Merci à l'Espace Culturel de Riorges !Actualité, droits de l’homme, émotion : Le jeu de dominos est un récit qui donne à réfléchir. Suite au démantèlement de Calais, en automne 2016, ont été ouverts partout en France des CAO, centres d’accueil et d’orientation et des CAOMI, pour les mineurs.
Une commune rurale, jusque-là totalement épargnée par la question migratoire est confrontée à cette arrivée. Ce texte d’un peu moins de 400 pages raconte quelles sont les réactions avant l’ouverture de la structure, ce qui se passe pendant, et un peu après ces quelques mois de mise à l’abri de 67 jeunes.
Ayant publié à ce jour une bonne quarantaine d’ouvrages, Anne Poiré a d’emblée décidé de rendre compte, à chaud, de ce bouleversement, qui venait transformer le quotidien, déranger autant que réjouir une population extrêmement clivée. Marqué par quelques scènes particulièrement inoubliables, comme la réunion publique de départ, violente, en raison de la présence du bloc patriotique, ce texte se construit sur la dénonciation de l’obscurantisme populiste, xénophobe, et de la nécessité de faire preuve d’aide, de compassion, dans une société hypocrite, qui feint de secourir, sans réellement tendre la main.
Hommage aux survivants, courageux, qui ont traversé les déserts et la Méditerranée pour arriver en Europe, témoignage aussi sur les générosités de centaines de bénévoles, investis, chaleureusement, impliqués dans cette aventure, ce texte dénonce enfin l’attitude de ceux qui, en semblant protéger, profitent du système, sans vraiment chercher ni offrir de réelles solutions.
Cette autofiction, ce documentaire, riche en anecdotes vivantes, précises, sur l’époque actuelle, publié aux éditions Carmina, sortira début décembre 2017.
S’il a déjà été beaucoup écrit et publié sur les migrants, rares sont les textes sur les bénévoles, les conditions d’accueil qui sont proposées à ces futurs demandeurs d’asile, et rien, sur ce phénomène, en France profonde, et en particulier sur les CAOMI, en principe lieux fermés et inaccessibles, du fait de la protection de la jeunesse.
Aujourd'hui
c'est un anniversaire,
écrivais-je le 7 novembre.
Pour fêter ce jour très particulier,
associé à d'inoubliables souvenirs,
particulièrement émouvants,
je vous annonce, pour très bientôt...
la sortie mondiale,
officielle
et vous le saurez sur ce blog uniquement
ce 29 novembre 2017
d'un livre inhabituel,
engagé,
sur lequel je travaille depuis plus d'un an.
Le jeu de dominos
50 % de ces droits d'auteur
sont reversés
directement
à des migrants.
Pas à l'incroyable association
SOS Méditerranée,
cette fois,
ils ont déjà nos droits d'auteur sur les puzzles :
pour info, c'est ici qu'il faut cliquer.
Nous donnons cet argent
directement
à des humains, déboutés... que nous connaissons,
pour qu'ils puissent tout simplement manger.
Je vous en livre ici gratuitement
les premières pages.
Vous pouvez nous commander votre exemplaire papier
au prix de 25 euros
en m'envoyant un chèque de réservation.
S'il faut vous envoyer l'ouvrage
pensez à glisser dans votre enveloppe
6 timbres
pour l'expédition.
Merci !
Si vous préférez lire la totalité
de ce texte sur votre ordinateur, sans timbre,
il suffit de m'envoyer un chèque de
10 euros ou davantage .
Précisez bien quelle est votre adresse électronique
et je vous enverrai aussitôt le PDF du texte.
Vous pourrez ainsi le lire
directement sur écran.
L'adresse ?
Anne Poiré
(et l'ordre, pour le chèque)
Chemin de Batty
42 670 Belmont de la Loire
Merci d'avance
pour vos commentaires.
Merci les amis !
La danse de la terre
80 X 80 cm
2017
Les premières pages ?
À Salieu (Saliou, Saliu, Salew, Saleh, Saloy, Saliue), Ayoub (Ayub), Carlos, Naseraldeen (Nesraldeen, Nassardine), Nouredine (Nural Deen, Nourdine, Noureldine, Nouraldine, Nuraldeen ou Nouardine), Faisal (Fisal, Feisal ou Faysal), Al Haddi (Alhadi, Adi), Moïse (Moïz), Bhori (ou Bokri, Bocri), Adkomon (ou Adkemone), Henok (Enok ou Hénok), Tesfaldet (Tesfie), Ali, Afa (ou Affa, Affé, Afi, Afewerki, Aféwerki, Efi, Afie), Murgueta (Murguete, Murgete, Mulgieta, Mulugeta), Milkyas (ou Milkas, Mylkias, alias Samy), Dekele, Adkeme, Fawad, Yonas (Jonas), Zakaria, John, Sami, l’autre Sami (qui s’appelle en réalité Samuel ou Samuchi), Bryish (Brisch, Brysch, Brich, Priysch, Bresch), Faro, Jaddo, Robel, Tomas, Yosief (Yoseph, Yosef), Tarek (Tariq, Tareq, Tarik), Abel, Mido, Abé, Ezzo (Enzo), Mohammed (Mohamad, Moyammed, Muhmmad, Mohammad), Habtom (Haptom, Habte), Habdoul, Osman, Tesfou (Tesfu, surnommé Bambino ou Baby, voire Bambi, ou Tofu), Gddoi (Jado, ou Judo, que l’on prononce Guido et qui s’appelle Hassan, par sa grand-mère, ou encore Hasan), Hazard (ou Hasard, ou Salomon, à savoir, Salmon, Solomun), Sadam, Joy, Filmon, Abraham, Natu (Natunael, Natnail), Ermias (Ermiya), Samson (Samsom), Bereket, Moer, Gebrit, Haileab, Awet, Kidane, Jrak, Abtemarine, Tomas, Yenos, Temeschghen, Mussie, Elias, Adam, Natneal, Tilmon, Sulieman, Amanve (Aman), Kebede, Mikile, Yonatan, Nahom, Simon, Deniden, Michale, Ali, Dawit, Salman, Navid (Nawid, Nawit, Nawidullah), Abdul Khaliq (Abdul Khalek, Abdoul Khalil), Samir, Pavlo, Mariana, Roman, Maksym,
et tous les autres…
Litanie, offrande de ces prénoms que je ne connais pas, au départ. Difficiles à identifier, sans parler de les écrire. Très vite, ils sont associés à des expressions précises sur un certain visage, un mouvement du corps, un poignet, une main, une fossette, des cicatrices, des ombres dans le regard, des lumières en expansion, des rires aux éclats, anecdotes amusantes, ou bouleversantes, appellations devenant peu à peu aussi familières à l’oreille que Patrick, Jean, Pierre ou Daniel.
Certaines pupilles, apparemment éteintes, blessées, soudain redeviennent vives, pétillantes. Regard brillant ; ces garçons nous regardent dans les yeux, sourient, de toute l’intensité possible. Attachants. Ils s’empressent de nous serrer la main, en nous voyant, disent : « Bonjour, ça va ? » Comme si c’était un seul mot, avec gentillesse, puis reprennent, affairés, leur chemin to wash, pour aller faire leur lessive, ou pour rejoindre le terrain de football. Ou encore ils se penchent brusquement sur l’écran de leur téléphone, absorbés. Certains gardent des écouteurs sur les oreilles. Pas pour écouter de la musique, non. Recroquevillés, la tête penchée. Ils se réchauffent avec des enregistrements. De leur famille, notamment : voix lointaines, qu’ils n’entendront peut-être jamais plus. Parfois ils s’excusent : « Five minutes, please ! », cinq minutes, s’il vous plaît, s’éloignent, on ignore pour où, leur chambre, ailleurs, reviendront, ou pas. Tous sont maigres. L’un d’eux mesure 1 mètre 98. Ce garçon m’explique que c’est comme ça, chez lui. Il fait le geste, avec la main, tout en haut : « Mama grand, papa grand, sister grand... » Son regard se brouille. Il n’en dira pas plus pour cette fois.
Ils ont en commun d’avoir derrière eux une histoire compliquée, un parcours de vie marqué par des fractures, des ruptures, un présent dont ils ignorent comment il va se dénouer. « Nobody wants to die », me dit Simba, en février, juste avant d’envisager de retrouver la route. Personne n’a envie de mourir. Je lui dis de prendre soin de lui. Fais attention ! Be careful. Il a pleinement conscience qu’en tentant de passer en Angleterre, UK, comme ils disent, tous, la situation peut dégénérer. Ni eux ni nous ne savons ce qui les attend, quel avenir leur sera réservé et voilà qu’ils sont ici, à Tourment-lès-Petites-Baraques, pour quelques mois, cinq, maximum, dit-on au départ, pour de « l’accueil et de l’orientation ».
*
All of my dreams came true écrit l’un, le 30 août 2017. J’ai réalisé tous mes rêves, clame-t-il. Je lui demande si vraiment j’ai bien compris… Oui, il a obtenu ses documents, ses papiers, les Anglais lui ont accordé l’asile. C’est le premier, que je sache. Plus tard, Alamaldin me dit, presque un an après leur arrivée à Tourment-lès-Petites-Baraques : Hey Anne How are you I'm so glad to saw your comment today I'm really really happy I hope you are well and good health i start new life now I study in college to learning English i want to change my life i never forget you all Thanks a lot
Dire l’émotion, la joie, qui m’étreint, lorsque je lis qu’il est heureux, qu’il va à l’école, qu’il démarre une nouvelle étape et espère changer sa vie.
La tristesse, en revanche, profonde, me submerge, quand l’un d’eux, Lewhat, expulsé depuis la Hollande dans un camp pour migrants à Berlin, me répond en octobre 2017, quand je lui demande s’il compte rester en Germany… I dont know maybe if i take pasport i go to my cuntry Je lui fais répéter qu’il envisage réellement de rentrer dans son pays, l’Érythrée : Ja i need i go to erythera Eropa for me not good Je m’étonne de son « choix », lui demande s’il n’est pas en danger, en rentrant chez lui. Il me le confirme, mais l’Europe ne lui offre pas davantage de sécurité : Ja dangerous but and eropa dangerous not have peaper Le cœur brisé. Il sait qu’il est dangereux de repartir dans cette dictature, ce pays le plus fermé de l’Afrique, mais comme il le constate, épuisé, il est aussi difficile, voire impossible, de rester en Europe sans papier. Ces jeunes, aux destins fracassés, me transforment, me font trembler. Pourquoi ce garçon, comme d’autres, ne peut-il trouver sa place ? Parce qu’il est né, par hasard, sur telle ou telle parcelle de cette planète ? Dire nos excitations, nos déceptions, nos exaltations, nos frustrations de bénévoles, nos colères, nos rages, nos emballements et nos rétropédalages, raconter nos insomnies en pensant à eux, nos larmes, nos rires, nos élucubrations, nos projets, nos abandons, nos surprises, nos étonnements, nos prises de conscience. Soudain, une sonnerie jaillit de mon ordinateur. Appel vidéo. C’est Hisham, depuis l’UK. Large sourire : Hello ! How are you ? How is France ? Comment je vais, comment se porte la France ? Ses yeux pétillent. Balla aussi garde le lien. Lorsqu’il est hospitalisé, il me fait visiter, avec son téléphone, la chambre anglaise au milieu de laquelle il est alité, les tuyaux, le pansement. « Ça va, ça va bien. » Mes amis venus d’ailleurs, comment rendre vos étincelles, votre regard profond, vos appels à l’aide ? Leur gaîté se fêle dès qu’ils cessent de parler, je le devine, sans qu’ils se plaignent, jamais.
*
Comment raconter ? Au tout début, un bénévole apporte des échasses. À un moment donné, je sors, je rejoins les adultes, seuls, avec leurs jolis bâtons munis d’un support sur lequel poser le pied, bricolés astucieusement. Ils traînent, esseulés, du côté du terrain de basket abandonné par les jeunes. « Ils préfèrent jouer au foot », me dit l’un d’eux, le ton déçu, en me montrant le groupe, occupé un peu plus loin, avec un ballon. Deux heures plus tard, quand je quitte les lieux, je croise le maire, unique fois où je le verrai à la Duvie en dehors du dernier jour de cours. Il nous demande comment s’est déroulé l’après-midi ; je suis sur le point d’évoquer le découragement auquel j’ai assisté, Rose, plus rapide que moi, prend la parole et lui répond aussitôt : « Énorme succès pour les échasses ! Ils ont ri, en se hissant dessus, il fallait voir comme ils se sont amusés avec ce jeu ! » J’en reste songeuse.
Elle dit sa vérité. Nous ne sommes simplement pas passées au même moment. Nous n’avons pas eu droit à la même tranche de réel. Aucune des deux ne ment : nous ne pouvons restituer que ce à quoi nous avons assisté.
Témoigner, c’est rendre compte de ce qu’on a perçu, soi. Depuis sa place.
Il en va de même pour la totalité de cette histoire. Je ne peux raconter que ce que j’ai vécu, ce que l’on m’a confié, les scènes auxquelles j’ai assisté, comme cette réunion, avec le directeur. Ce que j’en ai compris.
*
Mon projet a changé plusieurs fois. J’ai opté pour la fiction, je suis revenue au documentaire, au témoignage, au plus près. J’ai oscillé. J’ai penché pour des identités déguisées, ou pas. J’ai été submergée sous la matière. Trois mille pages. Trop à dire… J’ai prévu de tout retracer, du début à la fin. D’infinis commentaires, anecdotes…
« Vous allez raconter notre histoire ? » me disaient les habitants. Une histoire, sans doute ! Un petit moment de la grande. Quelques semaines, à peine, de cette chronique éternelle de la migration, avec ses refus, ses acceptations, ses peurs et ses générosités. J’ai écrit au jour le jour, rétrospectivement, je voulais mettre en avant le bénévolat, la solidarité. Même si c’est moins spectaculaire et stupéfiant que les paroles indignes, horribles, du bloc patriotique, les chuchotis modestes et timides de ceux qui aident méritent le porte-voix.
Je n’imagine d’abord que des points positifs, pas des démissions de l’une des référentes dès les premiers jours, des tensions, entre « professionnels » et bénévoles, des rivalités absurdes et peu constructives.
*
« Ce qui me fait le plus peur, ce n’est pas les migrants ». Cette phrase, je l’entends, dans la bouche de jeunes actifs, de retraités, de parents, d’étudiants, de femmes, d’hommes de tous horizons, dans les semaines qui suivent le 14 septembre 2016. J’hésite à raconter cet épisode, vil. Oui, juste méprisable. Mais il témoigne aussi de ce qui a été vécu. D’abord un autre, du même ordre, finalement, à sa mesure : 23 heures 30, le samedi 12 novembre. Le téléphone sonne. Il n’est pas habituel que l’on soit ainsi appelé à cette heure. C’est forcément une mauvaise nouvelle. Je décroche, le cœur battant. Une voix masculine prend la parole. Je peux lui donner la trentaine. Quelqu’un qui articule bien. Je perçois des bruits de fond, mon interlocuteur n’est pas tout seul : « Bonjour madame. Pardon de vous déranger si tard. » On me vouvoie, on s’excuse. C’est quelqu’un de respectueux. Aux aguets, inquiète, je tends l’oreille : « C’est bien vous qui vous occupez de la collecte, pour les migrants ? » Je précise, aussitôt : « En fait, je ne suis qu’une modeste courroie de transmission. Mais je peux sans doute vous renseigner. »
Le surlendemain, dans l’après-midi, va avoir lieu le deuxième vestiaire, organisé au profit de ceux qui ont débarqué le lundi précédent. La première fois, le jour même de leur arrivée, les cartons, les sacs ont été apportés non-stop, de façon époustouflante, en quantité, par des centaines d’inconnus : la générosité, la solidarité ont fonctionné à plein régime. Les bénévoles chargés du tri ont été débordés. Huit jours après, restent encore cinquante sacs en attente. Des copains, des voisins, une amie Facebook — et même une personne que je connais vraiment peu, pour ne pas dire une inconnue — sont venus sonner à ma porte, afin de contribuer chacun à sa mesure à cette levée de vêtements chauds : ils ne sont pas disponibles, le 7 novembre, mais souhaitent que je confie ces cartons, ces sacs, en leur nom, aux responsables. Le surplus sera de toute façon redonné à des associations humanitaires.
Les futurs demandeurs d’asile sont à peine installés. On commence à cerner plus précisément leurs besoins, des chaussures sont demandées, notamment de sport. Elles font cruellement défaut. Plusieurs d’entre eux, par quatre degrés, sont restés pieds nus, sous la pluie, au bord du terrain, dans des tongues, des claquettes ou des sabots en plastique. Nous affinons donc l’appel, réclamons si possible des pointures quarante-et-un à quarante-cinq.
*
Et même, pour l’un d’eux, du quarante-huit… et demi. « Vous ne l’avez pas vu ? C’est un géant ! » Maintenant, je sais, c’est Aladdin, mon ami Aladdin, dont il est question. Ce grand gaillard rieur sera peut-être parmi les mieux lotis, au final, tant se sont activés les réseaux, pour tenter de trouver dans l’urgence une telle pointure. « Il faut que je demande à mon mari » réagit aussitôt Gaëtane. Sont encore réclamées des chaussettes, chaudes, des gants, des écharpes, des bonnets, des sous-vêtements. Et pourquoi pas un filet de volley : pour pouvoir utiliser le terrain qui se trouve sur le territoire de la colonie de vacances qui va les accueillir, temporairement.
(...)
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Encore un extrait ?
page 146
(...) Ce jour-là, le sous-préfet nous offre alors un sinistre et fort intéressant lapsus : «Et pour ces démarches, là, à Paris, ils vont être abandonnés... heu, accompagnés. » Tout est dit. Le mot pour un autre souligne l’essentiel des politiques actuelles. Voilà qui n’aurait pas pu s’inventer, tellement c’est énorme. Il reprend, continue, vite, comme pour gommer la maladresse qui vient de lui échapper : « Certains vont être reconnus comme réfugiés, d’autres ramenés quelque part. » C’est sa formule. Vague, non ? « Pour certains, le pays où ils ont foulé le pied en Europe au départ — la Turquie, la Roumanie, l’Italie, la Grèce... —, pour d’autres, leur propre pays. » Le sous-préfet tire vite sa conclusion : « Ils sont ici, dans des CAO, pour que ce travail de tri puisse être fait. »
L’expression me fait sursauter. Je pense une fois de plus aux Allemands, à l’arrivée des trains, dans les camps, à ces hommes hurlant qui indiquaient la droite, ou la gauche. Pour l’essentiel, leur sort était alors funestement décidé, de façon aléatoire et quasi définitive. (...)
Planète heureuse
40 X 40 cm
2017
Vos réactions de lecteurs ?
Bravo Anne pour ton courage dans cette entreprise et bravo pour ton action, l'extrait donne envie!!Bravo, tu l'as fait. C'est très bien.Ton témoignage, ton énergie, tes questionnements, tes ressentis permettront, j'espère, à certaines personnes de se rendre compte / connaître / être sensible à cette vie possible de certains humains.Et puis je trouve, que c'est leur rendre une certaine reconnaissance car ils nous ont tant donné....J'ai hâte.ça promet ! :))))Hâte de retrouver la suite Anne. Bravo encore pour ton action et ton courage.Les passages sur votre blog" m'ont mis l'eau à la bouche".....Hâte de les lire.....On croise les doigts..J'ai lu l'extraitÇa devrait intéresser, je pense.Je vous souhaite que ça fonctionneCe thème m'a toujours intéressée...je commande et envoie le chèque de réservationJe suis contente que ce livre puisse exister.Un pour moi s'il te plaît Anne! J'envoie !Bravo Anne pour ta persévérance. Dis moi le prix, je t'en commande un de toute façonJe viens de relire ton passage sur le blog. C’ est très émouvant. Je remets certains prénoms sur certains visages . Un an déjà . Quelle richesse d ‘ avoir côtoyé ces jeunes !Au risque de passer pour un rustre ou un abruti qui se pose des questions idiotes : pourquoi avoir illustré la couverture avec un jeu de mikado si le titre parle de dominos ?=> Il faudra lire l'ouvrage, pour le savoir !Je viens d'aller sur ton site et OUI, je n'avais pas compris 'l'anniversaire de ma première rencontre avec eux", cela fait 1 an que nous les avons connus....Nostalgie, espoir, inquiétude, fatalité, désespoir, je ne sais plus quoi penser...
Je t'envoie le chèque cette fin de semaine pour LE livre.
Le jeu du mikado ....un jeu commun au groupe de migrants..ou des symboles....."on tombe"...n'importe oú ...n'importe comment...tout est instabilité ...ou encore...qd on veut bouger un élément,,,tout peut se déstabiliser...ou encore...tout est patience....ou ....d'une même poignée......chacun élément à une autre place....ou tout s'interpose ..je suis curieuse de le lire..
Belle couv !
Anne, je vous souhaite le meilleur avec ce nouveau livre.
Dominos et mikados sont les deux jeux de l’affaire ?
Magnifique couverture.
Excuse-moi, mais c'est un drôle de jeu de dominos ! Pour moi; c'est un Mikado, non ?
Et au dessus en estompé des dominos !
Han j adore!! Très très jolie couv' !
Mais .. c'est Mikado ??
Super j ai hâte de le découvrir !!
J'ai hâte de lire ton livre ma chère Anne... j e pressens que cela va beaucoup me plaire .
j'ai lu l'extrait de votre livre "Le jeu de dominos" avec attention et émotion aussi...
Je voudrais bien lire la suite! Je suis donc intéressée pour l'acheter lors de sa sortie.
Une habitante de "Tourment-lès-petites-baraques"
Page 341 :
(...)
Visite de Soltan, pendant un cours, en apparence juste pour récupérer un chargeur de téléphone, outil de première nécessité de leur vie actuelle, plus encore dans les semaines, les mois, les années peut-être qui suivront... Mais n’est-ce pas un adieu ? À chaque rencontre, nous frémissons. Odile m’écrit : « Merci pour toutes ces nouvelles, même si elles ne sont pas bien bonnes. Je pense beaucoup à Aladdin. Comme tu le dis, il y en a que l’on sent si fragiles, si plein d’appels au secours. Continue tant que tu peux à y aller, à leur apporter ta joie et tes sourires, ils en ont tellement besoin. Notre rôle est minime mais un petit rien, une expression rieuse, une blague échangée, une simple poignée de main ou une preuve d’amitié éteignent ou atténuent un moment leur détresse. La solidarité fait défaut et comme le constatait le médecin, admirable, du film Fuocoammare, l’humanité aussi. En tout cas, les virulents détracteurs de l’arrivée des jeunes migrants avaient raison sur un point : «Ils vont nous envahir ». Alors oui, depuis qu’ils sont ici, il n’y a pas un jour où on ne pense pas à eux, de même que certains de ceux que j’ai croisé à Emmaüs, Jean, Zende, Paul-Denis ont à tout jamais une place particulière dans ma mémoire. Espérons que leur chemin va enfin rencontrer l’humanité. »
(...)
Pays Roannais
du 14 décembre 2017 :
Un tout autre texte,
un roman jeunesse,
sur papier,
sortira en 2018,
sur cette même thématique :
Mineurs isolés
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Pour les curieux qui auraient envie de lire
un précédent état
de ce début, plus court, cliquez ici.
Un autre extrait ?
page 197
(...)
Un après-midi ensoleillé, au moment de nous rendre au cours de français, Aladdin me précède dans l’escalier, à grandes enjambées, sautant comme un cabri. Je note qu’il rit aux éclats, de m’entendre souffler derrière lui. J’en rajoute un peu. «Mama!» Oui, certains laissent échapper ces poignantes syllabes. Aladdin connaît pourtant mon prénom. Ce jour-là, ce gaillard musclé s’esclaffe, roucoule, comme un tout petit! Au deuxième étage, tout près de notre bibliothèque, j’ai à peine le temps de l’apercevoir, plié en deux, physiquement, gagné par le rire : il vient de se glisser subrepticement derrière l’épais pilier qui conduit à la salle qui nous est réservée. Une partie de cache-cache s’improvise, avec ce garçon musculeux, capable de soulever une table d’un seul bras, et qui a bravé la mort. J’en ai le cœur qui bat, souvenir émouvant : un enfant empêché de s’épanouir se cache en lui, regard rieur.
Que l’on s’étonne que je rentre souvent de ces moments de partage euphorique, radieuse. Du haut de ses dix-sept ans, déjà bien sonnés, avec son vécu de plus qu’adulte, vieillard averti des horreurs du monde, Aladdin, court, pour me semer, loup, y es-tu, retenant son souffle, pouffant en même temps, oui, ce petit de presque deux mètres qui joue à la cachette, c’est un merveilleux retour à l’enfance, le droit à la légèreté, même temporaire (...)
Post scriptum souriant :
Mikado, domino,
je connais bien sûr la différence...
Pas de souci !
Je parle un peu du titre
et de la couverture
page 124
(...) Ce soir-là, il me demande ce que je fais, dans la vie. Je lui explique que je suis écrivain, qu’un jour il sera dans l’un de mes livres, je raconterai cette histoire. (...)
Petit lexique, et liens utiles
sur ces questions de la migration, en cliquant ici.
L'ADACB parle de la sortie de ce livre,
Tags : Poiré, Guallino, le jeu de dominos, migrants, migration, roman, témoignage, fiction, autofiction, démantèlement de Calais, CAOMI, sujet sensible
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Commentaires
1BELETTEMardi 7 Novembre 2017 à 16:26Si seulement parfois la gente humaine pouvait se remettre en questions ! en ouvrant les yeux et son coeur ! en étant moins centrée sur elle meme elle gagnerait beaucoup dans l'esprit d'ouverture d'aide et de respect....
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Merci Belette ! Je compte sur toi pour faire un commentaire quand tu auras lu ce nouveau livre...