Atelier d'écriture

Un régal, ce matin, avec un groupe tonique et inventif !

 

Doux message de Michelle :

Je souscris tout à fait au sage propos de Josette quand elle écrit : « Pour faire court, disons qu’avec Anne Poiré, c’est un peu comme sur un court de tennis, il faut être rapide pour renvoyer la balle. Mais on gagne à tous les matchs. ».

 

 

Atelier d'écriture

Ci-dessus l'article d'Anne-Sophie Straub,

paru dans Le pays roannais,

et à retrouver jusqu'à mercredi prochain en kiosque...

Atelier d'écriture

 

 

 

Atelier d'écriture

 

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Atelier d'écriture

 

Atelier d'écriture

 

Atelier d'écriture

 Atelier d'écriture

 Déjà des textes, 

les productions de Monique :

 

merci Anne pour ce bon moment !
voici mes textes de ce matin écrit *au propre*

1*
si j'étais la couverture de livre de cette bibliothèque, je serais un parapluie multicolore avec des graffitis abritant un groupe de dames se promenant le long d'un sentier bordé d'arbres, et on apercevra dépassant des poches de chacune d'elles, un carnet où elles notent les jolis instants de la vie.

2*
chaque printemps dans ce champs laissé à l’abandon, l'or des genêts, le bleu clair des muscaris à toupet s'invitent dans un havre de nature sauvage. mais voilà des bulldozers, des travaux commencent. le 19 novembre 1996, l'inauguration d'une bibliothèque sur ces lieux. finalement ce seront d'autres trésors que je trouverais là, des ouvrages d'auteurs des quatre coins du monde, des expositions insolites d'artistes talentueux, de nombreuses rencontres, de la musique chaleureuse à emporter. dans quelques jours, on fêtera déjà son 20ème anniversaire !

saison printanière
genêts or * muscaris azur
automnale lecture

 
3*
pour ses 20 ans, George Sand n'avait rien prévu d'avance. elle décida de se laisser porter au gré de l'inspiration du moment. gourmande, le sourire aux lèvres, elle dévissa le dernier pot de confiture de cerises qu'elle avait soigneusement caché et oublié volontairement au fond de l'armoire. elle savait que bientôt la porte s'ouvrirait en grand et elle essaya de deviner qui viendrait aujourd'hui en premier pour partager ses rires et un brin de conversation. c'est alors qu'elle sentit un léger courant d'air effleurer ses jambes, le chat de la maison avait poussé la porte entr'ouverte.

4*
odeur histoire éloge aube
bourgeoise liberté semaine fleur changer graffiti Marie
    une fleur tricolore fixée dans sa chevelure rousse, Marie décida de changer le grand mur gris de l'usine désaffectée située non loin de sa maison. elle apporta des pots de peinture presque vides de sa semaine de travail qui consistait à donner un air de nouvelle vague chic à un café-restaurant pour attirer les bourgeoises fortunées de la ville.
elle imagina un grand mur des restes de bleu pour y entremêler des graffitis et les mots LIBERTE EGALITE FRATERNITE, souvent entendus, se disait-elle, mais rarement mis en pratique
    soudain, l'odeur de ses mains bleues l'incommoda, ...

5*
pour faire court disons que
je suis contente d'être venue
ce matin à pied jusqu'à la bibliothèque
pour assister à un atelier écriture
animée par Anne Poiré et 10 autres participantes
en chemin, j'ai pu admirer les couleurs automnales
et passer sous une haie de marronniers d'Inde
qui laissaient tomber leurs fruits protégés
par des forteresses miniatures.
en voiture, je n'aurais pas eu
le plaisir d'attendre sagement
au passage protégé pour
traverser la route et apercevoir
près du rond-point
les deux forains qui permettent de perpétuer
le marché hebdomadaire du samedi
pour faire court, ce sera tout,
un point* c'est tout *

à bientôt
Monique

 

Merci Monique !

 

Et les textes de Cosmosmauve

de l'atelier du 1er octobre...

 
 

1-      Si j’étais un héros ou une héroïne de nouvelles, je…
 
Ma vie ici et là… 
 

Si j’étais une héroïne de nouvelles, je passerais le plus clair de mon temps à voler dans les cieux. Je sentirais l’air tantôt réchauffer ma peau, tantôt la faire frissonner. Je me délecterais du paysage. J’observerais les minuscules individus peuplant mon environnement. Je jouerais avec la cime des arbres. Je sauterais de nuage en nuage. J’apprécierais leur texture moutonneuse.

Et puis, je reviendrais sur Terre, en douceur, riche de ces instants de lévitation.

 

2-      Mably, c’était son nom…

C’était mon ami

Je n’ai pas le souvenir de l’avoir connu jeune. Il a dans ma mémoire toujours eu le poil terne et vieilli. Je le revois encore, arriver d’un pas mal assuré, sur le rebord de la fenêtre. Il ne miaulait pas vraiment. Il se contentait de retrousser ses moustaches et de montrer ses dents. D’ailleurs, il lui en manquait. On m’a dit qu’en son jeune temps, il chassait les souris. J’aurais aimé connaitre ce temps là… Je l’imagine arriver fièrement proie entre les canines. Mais hélas aujourd’hui, Mably n’est plus. Même si c’était un chat peu actif et discret, il avait toute sa place dans la maison et surtout dans mon cœur d’enfant. Il règne un grand vide depuis son départ. Maman a laissé son panier éternellement vide dans le salon. Il reste encore quelques-uns de ses poils dedans. Quelques photos de lui ornent les murs. Je lui reprochais souvent de dormir bien trop longtemps, de ne pas vouloir assez jouer avec moi… Mais qu’est ce que j’aimais nos séances de câlins… Surtout la nuit… quand j’avais peur dans le noir. Mably était bien plus qu’un chat, c’était un ami.

 


3-      La nouvelle est arrivée à moi sans tarder.


Pas de nouvelle, bonne nouvelle


Ici, la télévision n’est qu’en fond sonore. Jamais, ou très rarement, mes yeux se posent devant l’écran. J’ai cessé de m’abonner au journal… Trop cher pour mes moyens devenus trop petits. La radio ne fonctionne que dans la voiture et seulement pour écouter de bonnes vieilles mélodies rock. Alors, tu penses bien que les nouvelles… Je suis toujours la dernière au courant. On me reproche souvent de ne pas avoir su qu’il s’est passé ceci ou cela. On me blâme de vivre dans mon monde. Mais moi, je suis bien dans cet univers que je me suis fabriqué. C’est un lieu où les mauvaises nouvelles n’existent pas. Hormis bien entendu, celles de mes proches et les miennes. C’est ainsi que le soir du 27, mon téléphone a sonné et ce que j’allais apprendre changerait le cours de ma vie. Je resterai sans voix plusieurs minutes, avant de m’effondrer sur mon fauteuil, devant la télé pour une fois inanimée.


4-      Nous avons rendez-vous à la médiathèque.

En langage SMS

« RDV à la mdtq ». Je venais à peine de terminer mon déjeuner, lorsque je reçus ce texto, écrit en langage SMS. Cela m’agaça, comme à chaque fois que je devais déchiffrer ce genre de message. Je répondis froidement et en français : « Pourquoi faire ? ». La réponse ne tarda pas : « tkt ». « T’inquiète ! » En voilà des façons ! Et bien il peut toujours courir pour que je m’y rende !



Au bonheur des livres

J’ai rendez-vous à la médiathèque. Un rendez-vous un peu particulier. Une espèce de rencontre à ma propre découverte. Les livres me permettent de mieux savoir qui je suis et m’indiquent parfois où je dois aller. J’ai rendez-vous à la médiathèque pour me trouver, pour me retrouver.



5-      Cet anniversaire en devait pas être tout à fait comme les autres.

 
L’isolement


Cet anniversaire ne serait pas tout à fait comme les autres. Et c’est rien de le dire ! Au fil des ans, les photos montraient de plus en plus de chaises vides autour de la table. Cette fois-ci, nous ne serions que deux. Adieu, veaux, vaches, cochons, couvées ! Pas de famille et pas d’amis autour de cette foutue table.

L’énorme gâteau s’était transformé en deux minis portions. Inutile de sortir les bougies et les cotillons. Ce serait le plus triste des anniversaires.


6-      Faire une phrase avec les mots : Amour, Joie, Clichés, Asticot
 

C’est terriblement cliché, pourtant, ce petit asticot emplissait mon cœur d’amour et de joie.

 

Merci Cosmosmauve, alias jolie Audrey !

 

Pour retrouver les textes de Michelle et de Josette sur ces mêmes pistes d'écriture, cliquez ici.

 

Et ci-dessous, leurs textes de la séance du 8 octobre :

Atelier Anne Poiré, médiathèque de Mably,   8.10.2016

 

 

Si j’étais un livre de cette bibliothèque, je serais écrit en gros caractères sur un papier blanc cassé. La couverture serait légèrement floue, mais on distinguerait des oiseaux et des nuages, un bel arbre aussi. Le titre serait « Voir et sentir à travers le brouillard ». Ça ferait très sérieux, mais en fait ce serait quelque peu déjanté à partir de la page n°5.

 

 

 

 

 

 

 

C’était un 19 novembre et chaque 19 novembre, je pense à lui. Je le connaissais peu, il était discret. Elle, son épouse, je la connaissais bien, elle était très volubile et on avait de longues discussions. Sa maison dans la campagne, je ne la connaissais pas mais elle me faisait rêver. Un jour tu viendras, me disait-elle, mais on avait tant à faire. C’était un 19 novembre et je l’ai su le 20 novembre. Le 20 novembre, c’était un jour comme un autre, j’étais installée à mon bureau, je rêvassais peut-être, ou bien j’étais déjà plongée dans les papiers  comme on dit quand j’ai appris la nouvelle. Il avait 80 ans et la veille, le 19novembre, dans cette maison à la campagne, que je ne connaissais pas et qui me faisait rêver, il avait violemment choisi de mourir.

 

 

 

Le 19 novembre me donne froid dans le dos, à moins que ce soit le chauffage léger de la médiathèque de Mably. Je me demande si je n’ai pas été conçue le 19 novembre 1944.

 

 

 

 

 

Pour ses 20 ans, Georges Sand avait décidé de s’enfermer, de passer la journée avec lui-même. S’enfermer quand on vit dans un ravissant château du 17ème siècle entouré d’un vaste parc n’est pas un exploit, mais quand même. Georges, qui détestait son prénom que portait lui aussi le jardinier, voulait faire connaissance avec lui-même,  s’interroger sur tout ce qui le dérangeait en dehors de son prénom. Il se campa devant le grand miroir de sa vaste chambre. Il était plutôt beau garçon, grand, svelte, avec une belle chevelure légèrement bouclée. Ses yeux étaient grands et son regard franc. Georges, face à ce Georges qui lui ressemblait comme un jumeau, abandonna son image pour marcher de long en large dans sa chambre. Sans cesse lui revenait à l’esprit ce qui en fait était cause de son questionnement, de son mal-être. Pourquoi s’appelait-il Georges ? Aucun de ses ancêtres ne portait un tel prénom.

 

Georges se racla la gorge comme s’il allait enfin parler, mais il ne pouvait pas parler. Il regarda longuement par la fenêtre, tout était harmonieux devant lui. Il aurait pu être heureux, il ne l’était pas.

 

C’était le 19 novembre, une légère brume adoucissait la cime des  arbres, des corbeaux se pourchassaient, un rayon de soleil arrivait jusqu’à son visage. Georges se racla la gorge et réussit à dire ce que demain il demanderait : Mère, pourquoi m’avez-vous appelé Georges ?

 

 

 

 

 

A partir des mots :

 

Odeur, histoire, éloge, aube

 

Bourgeoise, liberté, semaine, fleurs, graffiti, mari

 

 

 

La liberté de cette grande bourgeoise, c’était de changer elle-même l’eau de ses fleurs. Au fond d’elle-même elle avait cependant un rêve. Elle aurait aimé couvrir de graffitis les murs de son hôtel particulier. Peut-être pas tous, mais un, juste pour voir ce qu’en dirait Charles-Edouard son mari.

 

Après vingt ans de vie conjugale, Charles-Edouard était resté pour elle un mystère. Il était complètement différent  quand il était en société de ce qu’il était en tête-à tête avec elle. Brillant et volubile avec les autres, il était parfaitement taciturne avec elle. Elle avait lu dans Psychologie Magazine que cette situation n’était pas un cas unique et qu’après l’aube de l’amour venait le crépuscule à l’odeur d’automne. Quelle histoire soupira Marie-Catherine en se remémorant l’article. Elle qui ne cessait de faire l’éloge de son époux elle se mit, brièvement espérait-elle, à le détester. Elle demanda à Georges, le majordome, s’il y avait quelque part dans la maison une bombe de peinture. Surpris, Georges dit que non. Elle se sentit ridicule, inventa une histoire invraisemblable et décida de s’abonner à  Psychologie Magazine avec l’offre d’essai qu’elle avait piquée dans la revue chez le coiffeur.

 

 

 

 

 

Cours toujours

 

 

 

Pour faire court, disons que tout a été dit et fermons nos cahiers.

 

Pour faire court, prenons nos ciseaux et raccourcissons nos jupes. Non, je dirai pour faire court, prenez vos ciseaux et raccourcissez vos jupes.

 

Pour faire court, résumons. Mais quoi ?

 

Pour faire court, abandonnons le long, supprimons les introductions, les conclusions, allons directement aux faits et restons-y. Ça fait un peu autoritaire, pour faire court,  je vais arrêter de me poser des questions.

 

Pour faire court, disons qu’avec Anne Poiré, c’est un peu comme sur un court de tennis, il faut être rapide pour renvoyer la balle. Mais on gagne à tous les matchs.

 

 

 

 

 

Quand j’ai lu cette nouvelle, je n’en croyais pas mes yeux. A partir du 19 novembre, il serait interdit d’écrire sauf sur les murs. Heureusement j’ai lu la seconde nouvelle : le 1er avril à l’odeur de poisson pourri était remplacé par le19 novembre à l’odeur de pomme. La troisième nouvelle disait qu’il ne fallait pas tenir compte des précédentes. Pour faire court : je crois que j’ai rêvé.

 

 

 

 

 

 

 

         Josette

 

 

Et de Michelle :

 

Atelier Anne Poiré, médiathèque de Mably       8.10.2016

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si j’étais un livre de cette bibliothèque, je serais un petit ouvrage plein de questionnements plus ou moins légers, ou un album jeunesse coloré et impertinent, ou bien un roman japonais sensible et un peu déjanté, ou bien encore un recueil de nouvelles d’aujourd’hui.

 

 

 

 

 

 

 

Si elle avait su ce que serait ce 19 novembre, jamais Ariane ne se serait levée. La journée avait pourtant commencé de façon très banale. C’était un dimanche qu’elle avait réservé au farniente et au repos. La semaine de travail, harassante à souhait,  avait largement débordé sur le samedi.  Son patron n’avait rien trouvé de mieux que de lui confier en catastrophe l’accueil des clients américains, au prétexte que son fils venait d’avoir un accident. Ariane n’y avait pas cru une seconde  tant son air guilleret semblait peu adapté à la circonstance.  Les Américains devaient signer la semaine suivante un important contrat et souhaitaient profiter de l’occasion pour découvrir un peu de la vieille Europe.

 

Ariane avait dû aller les chercher à l’aéroport au petit matin, les installer dans le relai château réservé à leur intention, déjeuner avec eux et les accompagner pour le déjeuner dans la dégustation d’un plantureux menu gastronomique. Après le café,  elle pensait en avoir enfin terminé, quand Mrs Harrison avait déclaré qu’Ariane était décidément trop charmante et que rien ne pourrait leur être plus agréable qu’elle leur serve de  guide pour visiter la région.

 

Elle les avait donc promenés le reste de la journée en maudissant son boss qui avait lourdement insisté sur l’importance vitale du contrat à venir.

 

Ce dimanche donc, Ariane savourait son café, observant son chat qui guettait le merle de l’autre côté de la fenêtre,  quand le téléphone sonna. Elle se dit que non, elle ne répondrait pas. La sonnerie dura, s’arrêta, puis reprit, dura, s’arrêta encore puis reprit. Ariane soupira, bougonna et se leva pour décrocher.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour ses 20 ans, George Sand avait décidé de changer d’identité. Il était grand temps pour elle de se défaire du prénom ridicule que ses parents lui avaient donné. Si elle avait pu, elle aurait volontiers changé son patronyme par la même occasion. L’un et l’autre lui avaient valu bien assez de railleries à l’école.  Là où elle était née, seule sa mère avait lu, une fois, un livre. Une histoire de diable ou de mare, elle ne se rappelait plus mais ça l’avait quand même impressionnée.

 

Ce jour-là, la famille avait renoncé à son épisode quotidien de téléréalité pour regarder Arte, qui avait programmé un documentaire sur George Sand. On l’appela avec insistance pour qu’elle n’en rate rien. George avait aussitôt quitté le salon et claqué violemment la porte de sa chambre. Elle avait mis le dernier tube de Rihanna. Plein pot ! Elle en avait plus qu’assez de leurs conneries.  Elle chantait le refrain à tue-tête, quand elle s’arrêta net.

 

Changer de prénom, c’était une chose, mais lequel choisir ? La pauvre George n’en avait aucune idée. Elle voulait quelque chose d’original, un truc qui épaterait les copines, accrocherait les garçons. Quelque chose de pas entendu. Quelque chose qui n’aurait rien à voir avec la lecture, encore moins avec sa mère. Elle éplucha le calendrier de son agenda. Rien de vraiment classe. Tout ce qu’elle trouvait faisait trop français, trop ringard. Alors, elle eut un éclair de génie. Il suffisait de bricoler un peu, changer une lettre peut-être. Ça y est, ça, c’était cool ! Virginia ! Elle s’appellerait Virginia !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A partir des mots :

 

Odeur, histoire, éloge, aube

 

Bourgeoise, liberté, semaine, fleur, changer, graffiti, mari

 

 

 

Faire l’éloge de l’odeur de l’aube, quelle drôle d’histoire ! D’abord est-ce que l’aube a vraiment une odeur, et laquelle ? Celle du jasmin d’hiver ? Celle du feu de bois ? Celle du café frais ?

 

Elise n’aurait su répondre. Elle se demandait quelle lubie avait pris à son mari. Depuis qu’il était retraité, il s’était mis en tête de devenir écrivain. Ecrivain ! Lui qui ne lui avait jamais écrit la moindre lettre d’amour, le moindre billet doux. Sa spécialité, c’était plutôt les listes, de courses, de consignes, de travaux à effectuer sans tarder. La retraite l’avait comme tourneboulé. Un beau matin, il avait déclaré qu’il fallait tout changer dans la maison. Il en avait assez, tonnait-il, de cette atmosphère bourgeoise, des fleurs renouvelées chaque semaine. Il  fallait faire souffler entre leurs murs un grand vent de liberté.

 

Elise craignit un instant qu’il ne couvre les murs du salon de graffitis de son cru. Mais rien ne vint. Il se contenta de changer le fauteuil de son bureau, de s’offrir un nouveau matériel informatique ainsi qu’une belle collection de stylos et de papiers de toutes sortes.

 

Pour commencer, affirma-t-il, il convient de faire ses gammes. Tous les écrivains le disent : rien de mieux que la contrainte pour libérer l’inspiration. Il choisit donc quelques mots au hasard. Ce serait : odeur, histoire, éloge et aube. Il suffisait de se lancer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour faire court, Paulo se trouvait bien coincé. En spéléologue moyennement expérimenté, il s’était senti des ailes et avait joyeusement enfreint les plus élémentaires règles de sécurité. Les précédentes sorties de groupe l’avaient enthousiasmé. La spéléo, c’était vraiment fait pour lui. Allier le sport, les sensations  et la découverte, rien de mieux pour un homme comme lui qui, à presque quarante ans, n’avait rien perdu de l’esprit aventureux de son adolescence.

 

Pour faire court, personne ne savait qu’il était parti en solo, encore moins où. Tôt ou tard on s’apercevrait que sa lampe frontale, son harnais, son matériel manquaient à l’appel. En attendant, ça risquait d’être long….

 

 

 

Quand j’ai lu cette nouvelle, pour faire court, mon sang n’a fait qu’un tour.

  

Merci Christine,

à lire et découvrir ci-dessous :

   Si j’étais une couverture de livre de cette bibliothèque, je serais belle, discrète et inhabituelle.

Je m’imagine en mélange de cuir, de tissu et de carton, dans une dominante de rouge profond.

Sur le cuir, il y aurait des impressions en relief, motifs en embossage, ornements désuets et mystérieux…

L’envie du lecteur commencerait par le toucher de la couverture, des diverses textures puis par l’observation des détails de celle-ci, puis des couleurs chatoyantes des tissus. Ensuite seulement, il regarderait le titre et se hasarderait à ouvrir le manuscrit, puis se lancerait dans la lecture.

 

 

   C’était un 19 novembre…Je me promenais sur un chemin de campagne et humais l’odeur des feuilles mortes tombées au sol. C’était un matin, le brouillard qui n’était pas encore levé m’accompagnait. Peu de sons dans cette nature déjà endormie, prête à l’hiver. Ambiance propice à la réflexion, au souvenir. C’est un mois qui s’y prête. C’était pour mois le temps de l’évocation des moments joyeux partagés avec les êtres que j’aimais et qui n’étaient plus : pas de tristesse, mais une présence et une certaine paix.

Mon esprit, donc, voguait au rythme de mes pas… un coup d’œil sur la silhouette d’un arbre, un autre sur les mousses du talus parsemées de gouttelettes de rosée, pareilles à des perles pour les enluminer.

Ce que j’ignorais, c’est que de retour à la maison, m’attendait la nouvelle la plus fantastique de ma vie.

 

 

   Le « hic » de S.G

 

Pour ses vingt ans, Georges Sand avait décidé, de ne pas les fêter.

Tout le monde lui répétait : « Vingt ans …le bel âge ! » Tu parles, « Le bel âge, mon c… ». Lui, il trouvait qu’il sortait à peine de l’adolescence, avec les boutons, les incompréhensions des parents, les manies de ses profs, les complications des filles…bref, le Chaos ! Et, à vingt ans, il se retrouvait, majeur, autonome –paraît-il-, sans boulot, sans Amour(ettes). Des copains, oui, il en avait, mais bon… même si c’était sympa les folies faites ensemble, il sentait bien que que ce n’était pas vraiment la vie et encore moins ce qu’on attendait de lui…

Mais lui ? Qu’attendait-il de lui ? C’était là « le hic » ! Il n’en savait rien. Et parfois, désirait tout. « Il faut faire un choix ! » lui disaient les adultes environnant. Tu parles, facile à dire… Alors, il procédait par élimination, et puis…rien !

Se projeter dans l’avenir ne l’emballait pas vraiment, d’autant qu’il entendait répéter à l’envi : « Restez zen », « Carpe diem », ouais…pas très cohérent tout ça. C’était comme si d’un côté il devait se hâter de faire des études, trouver un boulot, l’amour -plus « de sa vie », ça ne se dit plus-« faire » des enfants, et d’un autre côté « profiter du moment présent ».

Et on fait ça comment à vingt ans ?

Avec un nom pareil !

 

 

 

   Deux paragraphes contenant les mots :

·      Odeur, histoire, éloge, aube.

·      Bourgeoise, liberté, semaine, fleur, changer, graffiti.

 

 

  Ce n’était pas l’éloge de la beauté, mais l’éloge de l’odeur dans cette histoire. Marie avait été happée par ce roman et chaque jour, dès l’aube, elle se jetait dans la lecture comme si le temps lui était compté.

Découverte jubilatoire pour elle : elle n’avait jamais pensé que toutes ces odeurs évoquées, agréables, envoûtantes, capiteuses, ou répugnantes pouvaient créer en elle autant d’images et de sensations.

 Au fil des semaines de lecture, elle avait changé. Ses proches le remarquaient, mais pas elle. Ils la voyaient passer de longues minutes à respirer l’odeur d’une fleur, comme si en dépendait sa vie. La demeure, plutôt bourgeoise dans laquelle elle habitait, lui parut soudainement terne. Elle décida, chaque nuit, de couvrir les murs de graffitis.

Cette liberté nouvelle choqua. Pour elle, ce fut une renaissance.

 

 

   Pour faire très court, disons que je suis là parce que c’est une parenthèse de liberté et de bonheur. Ecrire…Prendre le temps de jouer avec les mots, laisser libre sa pensée et être libre de l’organiser à sa guise. Même imparfaite – en fête, tant mieux ! -, même rapide, même maladroite, l’écriture est une des plus belles créations. Lien, pont entre les unes et les autres (« Où sont les hommes ? » comme le dit la chanson…), rires, bienveillance, écoute, tolérance. Tout ce que les lettres permettent et peuvent révéler de la beauté de chacun, et même de leur indispensable part d’ombre.

 

Et d'une autre Michelle :

1.     Si j’étais une couverture de livre…

 

Je serai tout en couleur, des rouges, des jaunes, des bleus, des pastels…, une nappe de fleurs des champs sur un fond d’arbres verts et de ciel bleu.

 

Il y aurait des enfants jouant gaiement dans la campagne sous l’œil attentif d’adultes attendris.

 

2.     C’était un 19 novembre…

 

J’étais encore une enfant. En famille nous allions chez mes grands parents. Quelle expédition !

 

Le véhicule ? Un camion benne qui accueillait dans la cabine les parents et mes deux frères, l’un encore très jeune sur les genoux de ma mère, l’autre, l’aîné, à peine adolescent que mon père initiait à la conduite. Dans les routes tortueuses de campagne, il faisait ses premières armes.

 

Nous, les trois filles, debout dans la benne, nous nous amusions les cheveux au vent.

 

Tout à coup une secousse nous bouscula brutalement. Une belle embardé et notre expédition se termina au milieu d’un pré, le nez du camion collé à un arbre. Lorsque je me relevai, des paysans accourraient pour nous secourir… une bouteille d’eau de vie à la main pour nous réconforter.

 

Quelle journée, tellement inoubliable que récemment, ensemble, toute la fratrie s’est retrouvée sur le lieu du crime !

 

3.     Pour ses 20 ans George Sand…

 

Imprudence

 

Georges Sand – c’est un pseudonyme – s’était promis de fêter sa liberté. Au volant de la voiture de ses rêves, il fonçait vers la frontière espagnole.

 

Pourquoi l’Espagne ? Sans doute y avait-il construit de merveilleux châteaux !

 

Il quitta l’autoroute, trop encombrée pour ce jeune homme pressé. Trop pressé pour respecter les limites imposées… d’autant plus qu’il venait de prendre à son bord une adorable autostoppeuse. Il voulait l’impressionner…, vitesse affichée au compteur ? Très loin des limites.

 

Que pensez-vous qu’il arrive ? Qu’y avait-il sur sa route ? Police ? Accident ?

 

Ce que je sais, c’est qu’il ne vit jamais son château.

 

4.     Des mots à intégrer au texte

 

Qu’il fait bon se retrouver dès l’aube à battre la campagne dans la rosée du matin et l’odeur des champignons cachés sous la mousse des bois. Comme chaque jour, Cathy parcourait la campagne histoire de prendre l’air et de réfléchir à ce discours d’éloge qu’elle devait prononcer pour son entrée à l’académie du rire.

 

Cette bourgeoise, éprise de liberté, n’avait qu’une semaine pour trouver le bon mot, bien percutant, qui marquerait les auditeurs. Elle voulait changer le style habituel trop proche des oraisons funèbres. Elle aurait aimé souffler le chaud et le froid tel un mur barbouillé de graffitis

 

Mais elle fit comme le sous-préfet aux champs : elle oublia tout.

 

5.     Pour faire court, disons que…

 

Pour faire court,

disons que c’est une histoire de chapeau,

un chapeau qui sans détour,

 s’est perdu au bord de l’eau.

Un pêcheur l’a rattrapé

 et puis s’est interrogé :

 

quelle femme a bien pu laisser ce couvre chef fleuri

qui se trouve tout marri

près de la rive à divaguer ?

Il imagine une belle, une fée,

qui déjà le fait rêver.

 

 

 

6.     Quand j’ai lu cette nouvelle, j’ai sauté de joie, bondi à la limite de l’hystérie. Depuis le temps que j’attendais ce télégramme – deux ans exactement - ; enfin, je le tiens dans les mains !

 

Elle sera là, ou plutôt à Orly, dans trois jours. J’avertis mon conjoint.

 

Vite, il faut tout vérifier. Sa chambre ? Un coup d’œil circulaire, tout est OK. J’arrange cependant un oreiller, je déplace une petite table. L’harmonie des couleurs me plait.

 

Maintenant, ma valise. L’avion atterrit trop tôt pour que nous ne prenions la route qu’au matin, nous dormirons donc à l’hôtel. Des vêtements de rechange, le nécessaire de toilette et le cadeau de bienvenue. C’est bouclé.

 

La voiture ? il faut faire le plein, vérifier SON siège…

 

Tout est prêt pour accueillir Kim Jo, cette enfant de 6 mois que nous offre Séoul à l’issu d’un véritable parcours du combattant.

 

Textes de Marie :

Si j’étais une couverture de livre , je serai …           

 

Une couverture grand format, qui déborde largement du rayon ‘’ arts plastiques’’.

 

Avec des collages de formes géométriques et colorées, un titre annonçant des heures de contemplation…

 

 

 

C’était un 19 novembre…   ou :  qui eut dit qu’un  19 novembre ? ou : le 19 novembre ou n’importe quel jour 

 

Jamais je n’oublierai ce 19 novembre !

 

Pas question de rater ce rendez-vous qui devait, comme de nombreux rendez-vous, changer le cours de ma vie. Je m’étais levée très tôt, j’avais fait l’impasse sur le petit déjeuner, j’avais affronté le brouillard froid et pénétrant, j’avais fait quelques excès de vitesse pour être à l’heure, à la gare. Dans le hall des pas perdus, ce n’était que vide et silence. Aucun train  aujourd’hui, en raison d’une grève générale et illimitée !

 

           

 

Pour ses 20 ans, Georges Sand

 

Déambulait dans les rues de Venise, vêtu de sa cape brodée de fils or et grenat, coiffé de son chapeau à plumes légères et scintillantes. Ses chaussures vernies noires à boucles d’argent dansaient sur la place St Marc quand le carillon se déclencha. Georges Sand s’élança, fendit la foule pour aller à la rencontre d’un beau cavalier masqué.

 

2 paragraphes avec les mots

 

odeur                                      changer

 

histoire                                   bourgeoise

 

éloge                                       liberté           

 

 aube                                      semaine   fleurs   graffiti

 

Les années 68 ! Que de rêves échafaudés ! La promesse d’aubes enchantées. Aujourd’hui, je feuillette cet ouvrage ‘’A toi l’angoisse, à moi la rage’’. Je redécouvre les photos des graffitis tellement riches,  et témoins d’une page de  notre  histoire.

 

Aujourd’hui

 

- Il faut changer le monde

 

- Et, dans le cadre de la semaine de la liberté, retour des chemises à fleurs !

 

 Pour faire court, disons que…

 

J’ai du mal à écrire à partir de cette piste, j’ai plutôt l’habitude des longs débats d’idées, des conversations sans fin , des  échanges à n’en plus finir, alors bref, me demander de faire court, aller à l’essentiel, et pour résumer, je vous avoue que, malgré le temps court qui nous est imparti, je passe un très bon moment, à l’atelier-écriture d’Anne Poiré.

 

Quand j’ai lu cette nouvelle,

 

Je  me suis dit que j’aurai pu l’écrire ! C’était exactement mon histoire, à quelques virgules près…Quelle coïncidence !

 

 Je me  suis empressée de contacter François pour en  connaitre  l’auteur  , et alors , surprise et révélation, j’ai appris que c’était mon frère qui venait d’écrire sa première nouvelle.

 

 

 

 

Vos commentaires ?

Où est la parité hommes-femmes ?...la dernière fois...2 hommes ,,,,,j'avais pris note !,,,

 

Pour retrouver le premier atelier d'écriture

d'octobre à Mably, cliquez là.

 

Atelier d'écriture

Merci à la Médiathèque pour cette photo-souvenir sur laquelle j'apparais aussi...

 

J'annonçais déjà ces ateliers sur ce blog. 

Cliquez ici pour retrouver la page qui en parlait.

 

 

N'oubliez pas le rendez-vous

du samedi 19 novembre !

 

Rencontre sur la nouvelle

 

à 10 heures

 

- je vous donnerai quelques nouvelles de la nouvelle

et je répondrai à toutes vos questions -

 

puis salon du livre,

rencontres littéraires, que j'évoquais déjà ici.

 

Ateliers d'écriture

 

D'autres photographies de cet atelier

sur le blog de la médiathèque : cliquez ici pour vous en régaler !

 

Très bientôt,

j'annonce encore plus concrètement sur ce blog le 19 novembre.

 

Ah,

et pour retrouver Rubis à facettes,

le parapluie pliant automatique à l'honneur lors de cet atelier,

toujours disponible à la vente,

cliquez ici.


 

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