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Ateliers d'écriture
Mably
Temps d'écriture
N'oubliez pas notre prochain rendez-vous,
l'atelier d'écriture
de ce samedi 8 octobre,
de 10 à 12 heures.
Ce matin,
atelier à 10 heures !!!!!
Encore quelques souvenirs
de la joyeuse séance du 1er octobre ?
D'abord le chaleureux accueil :
Très vite, de la concentration, efficace :
Merci et bravo aux participants, sympathiques, engagés, rieurs, créatifs, drôles, émouvants, talentueux et épatants...
J'ajouterai d'autres photographies
dans les jours à venir...
Pour les textes produits durant cet atelier,
vous pourrez les lire en venant à la médiathèque le 19 novembre.
Et même, quelques-uns, tout de suite, ci-dessous,
grâce à Michelle et à Josette.
Merci beaucoup !
Si j’étais un héros de nouvelles, je serais un homme banal, ordinaire, appliqué à cultiver au cœur de son quotidien une petite lueur d’autre chose que le gris ambiant. Je regarderais avec circonspection les super héros un brin agités. Je savourerais les moments de grâce, de beauté, de fantaisie, qui surgissent au détour du chemin au moment où on les attend le moins.
Je contemplerais l’irruption de la poésie toujours présente partout pour peu qu’on lui prête attention. Et, qui sait, j’écrirais peut-être des nouvelles.
Mably, c’était son nom. Parfois, c’était un peu lourd à porter, surtout dans la cour de récréation où les Kevin, Jordan et Stacy se moquaient de lui. Le plus souvent, ils l’appelaient Charles-Henri, manifestant par là un manque d’imagination des plus redoutables. Si au moins ils l’avaient surnommé Arnold ou Childéric ! Pourtant, Mably aimait son prénom. Ses parents l’avaient nommé ainsi en souvenir de leur première rencontre, à Mably, où ils s’étaient l’un et l’autre rendus au vernissage d’une exposition. Ils étaient tombés en arrêt devant le même tableau. De fil en aiguille, de texto en e-mail, de rendez-vous en rencontre, leur relation avait grandi. C’était maintenant au tour de Mably de grandir, dans un environnement pas vraiment sentimental. Mais l’histoire d’amour liée à son prénom avait doté Mably d’un bon petit matelas de sécurité affective. Il s’y blottissait comme dans une couette moelleuse au moment où les quolibets pleuvaient, comme ce jeudi où, en plein match de foot, Mably s’était arrêté net de courir. Une taupe avait eu l’idée saugrenue de pointer son nez au beau milieu de la pelouse. Y avait-il autre chose de plus important à faire que de l’observer ?
La nouvelle m’est arrivée sans tarder. Et pour cause. Le fils de Sandrine était dans la classe de Mably. Il avait raconté l’épisode de la taupe à sa mère, la meilleure gazette du quartier. Elle n’avait pas manqué d’y ajouter ses commentaires. « Un inadapté, je vous jure ! Même pas foutu de savoir, à la fin du match, qui a gagné ! On se demande ce qu’il a dans le crâne ! Faut dire qu’avec un prénom pareil, y peut pas faire des étincelles ! » Pauvre Mably ! Et pauvre Sandrine ! Le village était peuplé de planètes bien dissemblables. Pourraient-elles jamais dialoguer, se comprendre un jour ?
Casse-tête de première grandeur, se dit le futur auteur de nouvelles. Faut-il d’abord explorer le monde de Mably ? celui de Sandrine ? les interactions, les frictions entre les deux ? Quel fil dérouler pour commencer ?
MichelleJosette CORDES
Vu d’en haut
Si j’étais une héroïne de nouvelle, je serais une femme mystérieuse qui aurait la possibilité de voler, dans les airs, pas dans les poches, je serais de ce fait insaisissable et je verrais le monde de haut. Pas de toute ma hauteur, comprenez bien. J’aurais des yeux perçants qui me feraient voir le monde tout petit. Et alors, me direz-vous, en quoi tu serais une héroïne ? Alors là, je vais vous dire, je dois d’abord chercher dans le dictionnaire la définition du mot héroïne. Pour l’instant je me balade dans les airs et c’est bien.
Les dents de l’amour
Mably était son nom et il le portait bien ce nom qu’aucun autre autour de nous ne portait. Quand on l’avait vu débarquer dans ce bistrot paumé avec sa dégaine, ses yeux qui regardaient et qui voyaient tout, m’avait-il semblé, avec ce chien vieux et miteux au bout d’une laisse usée, nous nous étions tous tus. On avait l’habitude de traîner là, de fumer, de boire, de trafiquer un peu, et l’arrivée de ce mec nous surprenait et nous dérangeait. Moi je me souviens que j’ai tiré sur ma jupe, je me demande pourquoi. J’avais vingt ans et j’étais plutôt fière de mes jambes que j’exhibais volontiers. C’est peut-être le regard de Polo avec qui j’étais à l’époque qui m’a poussée à faire ce geste. Polo était terriblement jaloux, je me demande ce que je foutais avec lui.
Donc il y avait ce silence, mes mains qui tiraient sur ma jupe, Polo qui avait l’ait menaçant. Les autres, je ne sais plus. Le chien a gémi légèrement et Mably a demandé une gamelle d’eau pour l’animal, et un demi pour lui. Il s’est accoudé au bar et il a dit : salut, Mably. Suzy a dit : je connais pas Mably. Il a souri, et là j’ai vu ses dents magnifiques, puis il a dit : mais Mably, c’est moi, c’est mon nom. Pour la première fois de ma vie j’étais totalement amoureuse.
La nouvelle est arrivée à moi sans tarder, il me fallait déménager de l’hôtel meublé de Montrouge où j’avais enfin réussi à trouver une chambre que mon salaire de fonctionnaire débutante me permettait de payer. L’hôtel allait être transformé en immeuble avec appartements de luxe. Je vous le jure, c’était écrit dans le hall, près de la lettre recommandée adressée à mon nom. J’aurais bien sauté par la fenêtre pour en finir avec cette galère parisienne mais je logeais au premier étage et étais terriblement amoureuse de Mably qui continuait sa vie de bohème alors que moi je m’étais complètement assagie sauf, disait ma mère, que je continuais à fréquenter ce Mably dont le sourire ravageur était sans effet sur elle, ou alors je me dis aujourd’hui que peut-être que si, justement, mais qu’elle le cachait bien.
Donc je me suis retrouvée à nouveau à la recherche d’un coin où me poser, refusant absolument l’accueil religieux. J’avais tendance à préférer l’enfer au paradis me disant que c’était plus chaleureux. J’ai visité des chambres incroyables, celle dont la fenêtre donnait dans le hall d’un bel immeuble certes, mais ça manquait d’air, celle peinte en rouge vif avec un œil de bœuf qui permettait, grimpée sur un tabouret, de voir Paris. Non merci, je ne voulais pas vivre dans une boucherie. Alors que croyez-vous que je fis ? Je démissionnai, quittai Paris pour Mably, qui n’approuva pas du tout, le quittai lui aussi, me réfugiai chez ma mère qui approuva ma rupture, rencontrai Charles-Henri qui vivait fort bien de son job dans l’immobilier et devins une vraie bourgeoise, roannaise. A côté de Mably. C’est drôle, la vie !
Sans plumes et sans reproches
Ça a commencé comme pour la chasse aux étourneaux, des voitures qui passaient avec des bruits de canon. J’ai tout de suite réagi, les étourneaux avaient depuis longtemps été éradiqués, enfin exterminés et la ville était devenue propre, sans fientes, sans odeurs. Les étourneaux avaient été les plus accrochés à la vie après les pigeons qui avaient, tant ils se sentaient détestés, déposé leurs dernières plumes dans un suicide collectif.
Les voitures cessèrent brutalement de canonner et une voix forte, distincte, glaciale, hurla : rendez-vous à la médiathèque, rendez-vous à la médiathèque. J’ignorais ce qu’était une médiathèque. Ma vie avait été jusque là un combat contre les oiseaux, combat gagné de haut vol, si je puis dire, qui m’avait valu d’être décorée de l’ordre du mérite.
J’ignorais où se trouvait cette médiathèque et cherchais ce que j’avais bien pu faire de mal pour devoir m’y rendre.
C’est à ce moment qu’un chant d’oiseau s’éleva de mon téléphone.
Cet anniversaire ne devait pas être tout à fait comme les autres, en effet pour la première fois de sa vie elle allait le fêter en famille, à Mably. Elle qui avait fêté le jour de sa naissance dans les campings des quatre coins de l’Europe, sous le soleil de la Californie et même une nuit en Chine, avait accepté, pour cette nouvelle dizaine, de plaire à sa famille. Plus le jour fatal approchait, plus sa colère s’intensifiait. Pas la peine d’attendre cet âge-là pour faire plaisir. Faire plaisir, mais ça veut dire quoi ? Elle en parla à son amie Audrey qui lui répondit « T’inquiète ! ». Ça aussi c’était inquiétant, même les amis les plus proches étaient dans le jeu. Le jeu, mais oui, elle venait d’y penser. Ils devaient tous être là à s’amuser en lui préparant des surprises. Ils allaient chanter ses éloges sur l’air de « Pour toi la vie va commencer », lui offrir un énorme gâteau avec son nom écrit à l’aide de cœurs en sucre-glace, ajouter un massage, un week-end dans un hôtel de rêve et quoi encore ? Comme toujours dans ces cas de désespoir profond elle souhaite ardemment que les volcans d’Auvergne se réveillent, qu’un tremblement de terre engloutisse la ville, mais non, seule une bonne migraine lui permet enfin de ne plus penser.
Amour, joie, cliché, asticot
Sur ce cliché un asticot saute de joie, c’est son anniversaire et sur une grosse salade est écrit : amour. Ma minute romantique.
Pour découvrir les textes de Cosmosmauve,
alias Audrey, sur ces mêmes pistes d'écriture, cliquez ici.
Si les autres participants veulent bien nous faire profiter de leur plume inventive, surtout... n'hésitez pas à nous expédier quelques échantillons de vos imaginatives et souriantes et émouvante et et et... et douces productions !
Merci à la correspondante du Pays Roannais
Anne-Sophie Straub
pour le bel article, en kiosque à compter de ce jeudi 6 octobre...
Succès du premier atelier d’écriture de nouvelles
Cliquez ici pour le retrouver en ligne.
Merci merci !!!!!!
N'oubliez pas le rendez-vous
du samedi 19 novembre !
Rencontre sur la nouvelle
à 10 heures
- je vous donnerai quelques nouvelles de la nouvelle
et je répondrai à toutes vos questions -
puis salon du livre,
rencontres littéraires, que j'évoquais déjà ici.
D'autres photographies de cet atelier
sur le blog de la médiathèque : cliquez ici pour vous en régaler !
Avec moi-même...
Merci à la médiathèque pour ce souvenir...
Ils se sont amusés, côté commentaires :
puisque nous avons décidé d'explorer la nouvelle...
Vous connaissez la nouvelle ?
Pour faire court, l'auteure Anne Poiré
est dans nos murs ce matin !
Avec ses ateliers d'écriture,l'écrivain qui est en chacun de nous se révèle.
Séance complète pour ce matin, mais il reste quelques places pour samedi prochain 8 octobre (de 10h à midi). Alors vite ! inscrivez-vous ! vous nous en direz des nouvelles !
Vos commentaires
Merci Anne pour ce beau moment!
J'ai parcouru le blog....quelle concentration sur les photos.....
J'imagine...paroles libératrices, paroles magiques, mots qui permettent de se révéler..et de croire en soi...
J'annonçais déjà ces ateliers sur ce blog.
Cliquez ici pour retrouver la page qui en parlait.
Pour tout savoir sur l'atelier du 8 octobre,
Tags : Poiré, Guallino, Mably, Loire, 42, nouvelle, atelier d'écriture, Médiathèque, George Sand, écriture, écoute en sympathie
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